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Ma mise en scène est tombée à l'eau

22 décembre 2011

Dis-moi Gérard, pourquoi un blog?

Jefais ce blog pour regrouper mes recherches, mes références. 

Tenter, en somme, d'organiser à peu près tout ce qui m'a nourrie, et mes expérimentations autour du thème du FAUX. 

 

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29 novembre 2011

REFLEXION number one

L'usage de faux c'est dans toutes les situations, le désir de sortir de soi.

La volonté insatiable de changer d'identité, de créer des artifices qui pourraient nous faire passer pour ce que l'on n'est pas.

Jouer avec les illusions, créer de la fiction, jouer, simplement, c'est vouloir être tout le monde, et ne se trouver jamais véritablement.

Vouloir être mille quand on n'arrive pas à se trouver soi-même.

 

Et regardez ce qui suite:

http://www.youtube.com/watch?v=TEVlDb43v-4

28 novembre 2011

REFLEXION number two: se créer one identité

ARTICLE PARU DANS LE NEW-YORK TIMES

 

Lorsque j'avais dix-sept ans, j'ai acheté un enregistrement de morceaux de piano de John Cage à la bibliothèque (?). Les morceaux étaient intéressants, mais ce qui a vraiment retenu mon attention fut une face B de l'album - un morceau intitulé "The dreamer that remains" [le rêveur qui demeure], par un compositeur dont je n'avais jamais entendu parler, nommé Harry Partch. C'était une musique d'une autre planète (http://www.youtube.com/watch?v=rl5DGWn-utk) : des cordes "yowling unearthly" [faisant un bruit non terrestre], des "twangs" métalliques, de la "rippling liquid percussion". Je ne pouvais même pas identifier les instruments.

J'ai prêté le disque à un de mes amis, la seule personne au monde que j'eusse alors connu qui aimait la musique classique. Le refrain du morceau, dans lequel un choeur de cadavres chante dans un funérarium "Let us loiter together/And know one another" devint une blague exclusive entre nous deux. Pendant des années, pour autant que nous puissions le savoir, nous étions les seules personnes à connaître Harry Partch. En un sens, il était nôtre.

C'était dans les années 80, un temps où il n'y avait tout simplement aucun moyen d'en savoir beaucoup plus sur Harry Partch, du moins à ma connaissance. Si j'étais aujourd'hui un ado de 17 ans découvrant Harry Partch, je pourrais taper son nom sur google, et immédiatement trouver le Harry Partch Information Center et Corporeal Meadows, où j'apprendrais tout sur son système d'intonation avec un octave à quarante-trois notes et ses instruments faits de bamgbou, "jet-engine nose cones", "artillery-shell casings" et bouteilles de whisky, avec des noms comme le Gourd Tree, le Boo II, le Zymo-Xyl et Marimba Eroica. Je trouverais même des listes des rares performances en scène de l'oeuvre de Partch. Peut-être plus important encore, je serais en mesure de joindre des centaines d'autres personnes s'intéressant à Harry Partch, la musique d'avant-garde et autres machins bizarres, et de ne pas me sentir aussi excentrique et maboul et seul.
Tout cela est bien, évidemment. C'est ce à quoi l'internet est destiné, non ? L'information - des zetaoctets d'information - à notre immédiate disposition.

Sauf que si je me souviens bien, les adolescents AIMENT secrètement se sentir excentriques et mabouls et seuls, [...] cultivant une érudition ultra pointue sur des sujets pop culturels [traduction paresseuse et libre]. Ils récitent des répliques entières de films culte comme le Rocky Horror Picture Show, Repo Man et Napoleon Dynamite, comme si elles formaient des mots de passe pour [a speakeasy] [?] ; ils portent des badges portant les noms d'obscurs groupes de musique comme s'ils étaient des rubans de campagne électorale ; et listent leurs films et livres et groupes favoris sur leurs pages Facebook comme s'ils étaient aussi essentiels que leur nom, leur âge et leur sexe.
Ce sentiment d'appropriation que mon ami et moi avions à propos d'Harry Partch, ce sens d'appartenir à un club exclusif de connaisseurs (cognoscenti), ce sentiment explique exactement pourquoi les ados sont dégoutés quand le reste du monde découvre leur groupe favori. C'est amusant d'être In The Know, mais une fois que tout le monde y est, il n'y a plus rien à savoir ("there's nothing to know anymore"). cognoscenti : connaisseurs (on va dire)

Il y avait, à l'époque, un genre de littérature dont le but n'était que de vous faire connaître des choses au sujet de trucs vraiment cools dont vous n'auriez pas entendu parler. Le bien-aimé magazine Famous Monsters of Filmland consistait en une tripotée de films d'horreur à moitié oubliés comme "Ca ! La terreur d'outre-espace" ou "Goûte le sang de Dracula". Il semblait avoir été rédigé, non seulement pour mais par des garçons de dix ans qui seraient restés éveillés toute une nuit : des descriptions scène par scène démentielles, sans temps mort et complètement exhaustives, révélant toutes les étapes de ces films.

Lorsque j'étais plus âgé, j'ai bloqué sur un livre appelé "Films culte" qui décrivait les péripéties de films comme "King of Hearts", "Harold & Maude" et "Derrière la porte verte" [je crois que c'est un célèbre film porno]. Ce n'était pas seulement avant l'Internet, mais aussi avant les magnétoscopes à la maison. La seule façon d'avoir une chance de voir un de ces films était qu'ils se trouveraient passer à la télé tard le soir ou alors dans un cinéma dédié dans le coin, ce qui, si vous viviez dans une banlieue du Maryland, enfin bonne chance quoi.

Il y a quelques films vénérés partout qui ont longtemps été très difficiles à trouver en DVD ou sur l'internet : le premier de Stanley Kubrick, "Fear and Desire" ; la comédie absurde et noire britannique "The Bed-Sitting Room" ; "Secret Ceremony" de Joseph Losey. Lorsque j'ai découvert que les deux premiers, enfin, étaient disponibles, j'étais presque déçu. C'était marrant de ne pas pouvoir les voir, de ne pas tout avoir à portée de clic. Parce que ce à quoi nous ne pouvons accéder enflamme l'imagination.

Kurt Cobain a dit un jour dans un entretien que bien avant qu'il ait réellement écouté un quelconque morceau de musique punk rock, il contemplait des photos de musiciens punk dans les magazines et imaginait ce à quoi leur musique pouvait bien ressembler. Peut-être qu'il trouvait que ça sonnait - qui sait ? - comme quelque chose qu'on appellerait plus tard le grunge.

L'accessibilité instantanée nous laisse curieusement déçus, blasés, réclamant sans cesse davantage. J'ai souvent fait l'expérience de lire un article scientifique qui se donnait pour but d'expliquer quelque chose que je m'étais toujours demandé ; tout ça pour me retrouver distrait aussitôt que j'avais commencé à lire l'explication. Il y a peu, le télescope Hubble a observé que la surface de Pluton change rapidement, en tirant notamment vers le rouge. Ce n'était pas une grosse boule de glace bien blanche, mais ç'a la couleur de la rouille et de la suie. Nous n'en saurons pas plus, jusqu'à ce que la sonde New Horizons arrive là-bas. En 2015. Dans l'intervalle, nous ne pouvons que faire des hypothèses.
Je trouve cela mystérieux et excitant. Dès que j'ai commencé à lire les explications possibles (de la lumière ultraviolette interagissant avec des composés chimiques bla bla bla), j'ai commencé à perdre l'intérêt que j'avais pour la question. Savoir qu'il y a une réponse dégonfle un peu la chose, d'une certaine façon. Si quelque cryptozoologiste découvrait effectivement un Yeti et lui donnait un nom latin, ce serait juste un animal de plus. Un animal intriguant, sans doute, mais serait-il encore plus étrange ou improbable qu'une girafe ou un calmar géant ?
I hope kids are still finding some way, despite Google and Wikipedia, of not knowing things. Learning how to transform mere ignorance into mystery, simple not knowing into wonder, is a useful skill. Because it turns out that the most important things in this life — why the universe is here instead of not, what happens to us when we die, how the people we love really feel about us — are things we’re never going to know.

J'espère que les enfants trouvent encore quelques moyens, malgré Google et Wikipedia, de ne pas savoir des choses. Apprendre à transformer de la pure ignorance en mystère, un simple "je ne sais pas" en "peut-être que", est une capacité très utile. Parce qu'il se trouve que les plus importantes choses dans cette vie - pourquoi l'univers est là plutôt que de ne pas être, ce qui nous arrive lorsque nous mourons, ce que les gens que nous aimons ressentent réellement à notre sujet - sont des choses que nous ne saurons jamais.

28 novembre 2011

REFLEXION number three


la direction d'acteur par Jean Renoir (2/2) 

Le rêve de sortir de soi est-il vraiment "impossible et tragique"? 

Au cas où c'est pas évident, ma démarche m'a menée vers le domaine du théâtre et du jeu d'acteur.
Cette vidéo est assez révélatrice de la "force" que l'on a en nous pour incarner un personnage, qui n'est pas du tout le notre, en exprimant des émotions vraies.
C'est un des rares domaines où la limite entre le vrai et le faux devient obsolète.

La comédienne sort d'elle même, après entrainement, une quantité d'émotions qui ne sont a priori pas les siennes.

28 novembre 2011

SUITE : Jouer pour devenir autre

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28 novembre 2011

REFLEXION number for

Alors, oui on rêve de sortir de soi. C'est bien.

Mais il existe une chose qui nous pousse à mentir, sans laquelle, on ne raconterait pas tant d'histoires.

C'est l'interdit.(tin tin tin!)

Les contraintes de l'interdit nous poussent à trouver des solutions, à contourner le problème, à raconter des histoires, et donc à créer.

 

Matérialiser cette idée par un grand espace au sol, délimité par un scotch rouge.Cet espace est dirigé par le maître des interdits, qui imposent aux personnes présentes de se soumettres à ces contraintes. Les gens parlent. Interdit de parler. Les gens chuchotent. Interdit de chuchoter. Les gens crient. Interdit de crier. Les gens chantent. Interdit de chanter..etc

 

le-roi-et-l-oiseau

27 novembre 2011

Projet phrase du quotidien remises en scène

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L'idée ici, c'est de remettre en scène dans la ville de Nantes, des phrases entendues dans le quotidien (au détours d'une conversation dans un bus, dans un café, à n'imporet quel instant). 

C'est ainsi redonner un sens à une phrase qui allait tomber dans l'oubli. La remettre en scène donc exacerber son côté profondément superficiel et maléable, après tout, quelle est la part de vérité dans cette phrase quand elle peut prendre un autre sens dans un autre contexte. 

Recontextualiser, c'est également jouer. 

26 novembre 2011

Projet phrase du quotidien remises en scène

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25 novembre 2011

Projet phrase du quotidien remises en scène

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24 novembre 2011

Projet phrase du quotidien remises en scène

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